2001 : l’odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick

Là on est censé citer la fameuse phrase de Pascal, véritable tarte à la crème quand il s’agit de parler de ce film, lisez quelques autres critiques et vous verrez, même s’il faut reconnaître qu’elle illustre parfaitement le travail de Kubrick, qui a su filmer à merveille le mystère et le silence, donc vous m’excuserez de céder à la tentation de la citation, alors la phrase la voilà : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. » Bon, plus sérieusement, que dire de ce film, sinon qu’il est l’un des plus fascinants et intrigants de toute l’histoire du cinéma. J’aurai aimé le découvrir à l’époque de sa sortie afin de ressentir le choc qu’avaient ressenti les cinéphiles de l’époque, comme le grand critique Michel Ciment qui, au début de son beau et brillant ouvrage sur Kubrick, exprimait l’état de sidération qui était le sien après avoir vu ce film, déambulant dans les rues de Londres, encore un peu dans les vapes. Car ce film stimule nos sens dès les premières images, avec un fond noir – couleur dominante de l’Univers – qui dure plusieurs minutes sur une musique, mystérieuse tout d’abord, puis de plus en plus inquiétante. Enfin, Kubrick, tel un Dieu créateur, finit par proclamer l’avènement de la lumière, et ce de la manière la plus majestueuse qui soit, avec cet alignement des astres, d’une symétrie parfaite. Bref, cette scène inaugure le côté très rationnel du film, et le cinéaste, perfectionniste obsessionnel, semble avoir voulu atteindre l’absolu, et le comble dans cette affaire c’est qu’il n’a pas été loin d’y parvenir, tant le film est harmonieux et contemplatif.

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